Archives de catégorie : Traditions

RETOUR DES PROCESSIONS DU VENDREDI SAINT

Ces deux années passées ont privé les orezzinchi de leurs traditionnelles processions du Vendredi Saint, si ancrées dans la culture corse, occasion annuelle de se retrouver pour un temps de spiritualité et de convivialité. Dans la mesure où les décisions sanitaires ne soient pas plus drastiques qu’à l’heure actuelle, les processions auront donc lieu comme à l’habitude, à Campana, Nucariu et Verdese, ainsi qu’il en a été convenu. Que ceux qui le peuvent viennent ainsi retrouver la ferveur de la tradition et les souvenirs de leur jeunesse pour les plus anciens.

Un VITRAIL pour la chapelle saint jean à Petricaggio

Robert Stefani, qui s’est déjà illustré par la création et l’installation de vitraux dans l’église paroissiale Saint Michel, avait proposé d’apporter un élément d’embellissement à la chapelle Saint Jean à Celle e Petricaghju. Il en a dessiné le projet, conforme à la vénération de Saint Jean Baptiste, le saint éponyme de la chapelle, ornée au fronton de la célèbre sentence : « non surrexit major Ioanne Baptista », il n’est pas né plus grand que Saint Jean Baptiste, en écho à la parole du Christ dans l’évangile de saint Luc (7, 28)  « Je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne n’est plus grand que Jean ; et cependant le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. » Le vitrail représente un agneau, rappelant la parole du Baptiste dans l’évangile de Jean, 1,29  « Le lendemain, voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde« , avec un phylactère sur lequel est écrit en latin « Ecce agnus Dei » (Voici l’Agneau de Dieu), parole que le prêtre reprend à la messe pendant la prière eucharistique. On retrouve le soleil couchant sur le San Petrone, les colombes de la paix et les couleurs dominantes assurant l’unité avec les vitraux de Saint Michel. L’œuvre est à la dimension de la grande fenêtre de la chapelle de la façade de la chapelle, et des travaux sont en cours pour confectionner un cadre vitré protecteur, et un système de charnière permettant de mouvoir le vitrail en cas de nettoyage ou réparation. Ainsi, la chapelle Saint Jean sera éclairée pour les fidèles par une lumière magnifiée par l’Agneau et la foi du prophète qui baptisa le Christ au bord du Jourdain. Robert n’a pas monnayé son travail, qu’il offre à la communauté villageoise. Les fournitures ont été payées par la générosité de ceux qui ont participé aux dons pour la conservation des églises de Nocario. Conserver la beauté de nos chapelles et de notre église, est une façon concrète de sceller l’unité de ceux pour qui Nocario et ses hameaux reste cher à leur cœur.

Sainte barbe fêtée, mais masqués

Par un temps froid et pluvieux, dix-huit personnes se sont rassemblées dans La Chapelle de Nocario pour prier et célébrer la fête annuelle de la Sainte à laquelle La Chapelle de Nocario est dédiée. Crise sanitaire oblige, les masques étaient de rigueur, tant chacun est conscient de l’importance de tous nous protéger de la sournoise contagion. Qu’importent les conditions, pour les plus fervents et les plus fidèles aux traditions villageoises, vénérer la sainte était impératif. Que ces prières puissent aider à nous délivrer de cette inédite pandémie.

Procession de 1992

Quelques fidèles de la procession de 1992. Des visages aimés et disparus.

Photo prise sur le parvis de la chapelle Sainte Barbe, lors de la procession de 1992, où l’on reconnaît Laurence, Gisèle, sa sœur Francine et leur mère Anna, Charlotte, Lucie, Annick. Celle dont on ne voit que le front est Paulette Zanettini. Les deux fillettes sont Anne-Julie Martinez, la fille de Thérésa, et sa cousine Marina, qui tient la croix, fille de Nanou et Marie-Claude. Si quelqu’un connaît la jeune femme la main sur le menton, qu’il nous fasse passer l’information.

Saint Roch protecteur en temps d’épidémie

Le 16 août, date traditionnelle de la fête de Saint Roch tombait cette année un dimanche, ce qui donnait à la cérémonie un caractère encore plus solennel. C’est un prêtre du diocèse de Poitiers qui est venu célébrer la messe à 11h, dans l’église paroissiale Saint Michel, rappelant dans son homélie l’exemple de Saint Roch, thaumaturge et pèlerin, pauvre parmi les pauvres et marchant à la rencontre des autres, sans préjugé. Une assistance nombreuse, des chants partagés, et bien que la traditionnelle procession n’ait pas eu lieu, un temps de communion bien ressentie par les participants, venus de Nocario, Campana, Verdese, et même de plus loin.

Pour les habitants de chaque hameau de Nocario, Paul Battesti a fait bénir les traditionnels petits pains pour tous les absents afin que personne ne soit oublié.

Bénédiction des pains de la Saint Roch à la fin de la messe

Précisions sur Saint louis

Charly Marcelli, en chrétien fervent, souhaitait que l’on restât fidèle au geste pieux de Louis Ciavaldini qui avait offert pour la chapelle de Sainte Barbe, à Nocario, une statue éponyme de Saint Louis. Le premier saint Louis qui vient à l’esprit, le plus connu de tous, c’est évidemment Louis IX, fils de Blanche de Castille, roi de France, qui régna pendant 43 ans sur le trône de France et mourut à Carthage (Tunis) le 25 août 1270, considéré comme saint de son vivant et canonisé en 1297. C’est pourquoi une procession eut lieu à Nocario le 25 août 2019, date de la fête du saint roi. Toutefois, un doute s’instilla dans les esprits quand fut mené en procession le don de Louis Ciavaldini qu’il porta lui seul à pleins bras il y a quelques années : le saint représenté est vêtu comme un prêtre, avec soutane et surplis, d’une manière peu conforme aux représentations habituelles de Louis IX, couronne sur la tête, et sceptre en main, assis sur le trône royal. Il y a bien une couronne sur la statue de la chapelle Saint Barbe, mais elle est aux pieds du saint, et non sur son chef. Une brève recherche sur le site nominis.fr permit de lever l’ambiguïté : il s’agit de Saint Louis de Gonzague, promis à la couronne de la principauté de Mantoue, mais qui fit vœu de chasteté, abdiqua en faveur de son frère, entra dans la compagnie de Jésus et mourut à 23 ans de la peste pour avoir soigné ses contemporains malades. Ainsi s’expliquent les attributs de la statue : la fleur de lys de la chasteté, la croix de Jésus-Christ de celui qui a préféré la prêtrise à la couronne, qui d’ailleurs gît à ses pieds en signe de dédain de la vanité terrestre. Voici la statue de la chapelle Saint Barbe :

Saint Louis de Gonzague est représenté jeune, en habit de prêtre, fleur de lys et croix en main, la couronne princière à ses pieds.

Cette représentation est fréquente, ainsi qu’on peut le voir sur le catalogue du site Holyart, spécialisé dans les articles religieux.

On retrouve sur cet exemplaire les attributs du saint : la couronne à ses pieds est portée par une « vanité » pour souligner la préférence du saint pour les richesses du ciel.

Ainsi, il serait préférable de fêter Saint Louis de Gonzague, non le 25 août mais le 21 juin, qui est la fête officielle du saint jésuite italien. Il est donné comme un exemple pour la jeunesse, et Saint Jean Paul II l’a institué en 1991 Saint Patron des personnes atteintes du Sida.

Saint Laurent en temps de COVID

Les précautions sanitaires qui perturbent l’été 2020 n’ont arrêté ni une bonne partie des habitants de NOCARIO, ni le père Piotr, pour célébrer la messe et sortir la statue de Saint Laurent autour de La Chapelle Saint Jean ce lundi 10 août. Ces rassemblements religieux ne compensent pas totalement la joie habituelle de l’été, cet année privé de Via Romana et de grand repas du village, mais ils permettent la nécessaire convivialité d’une communauté qui est une grande famille. La tradition de fêter Saint Laurent à Celle e Petricaghju, qui rappelle le martyr du saint et son engagement pour les pauvres en fait partie, comme les exquises frappe et le doux muscat d’après la messe, sur la place Saint Jean devenue agora joyeuse jusqu’à ce que le soleil disparaisse derrière le San Pedrone, notre échelle vers le ciel.

Musique d’arrière plan (Mañana de carnaval – Jobim/Moraes) gracieusement interprétée par Nicolas et Nanou

Saint pierre aux liens fêté le premier août

Lorsqu’on se dirige vers le San Pedrone depuis le col de Prato, on rencontre au bout de moins d’un kilomètre un chemin montant vers la gauche dans le bois. Lorsque les frondaisons s’éclaircissent, apparaît un édifice en ruine, s’achevant sur une petite chapelle de style roman dotée d’une abside en cul de four.

Nombreux sont les habitants de l’Orezza ou de l’Ampugnani à y reconnaître l’emplacement de l’ancienne cathédrale du plus petit des six diocèses historiques de Corse, où chaque année au premier août quelques fidèles se rassemblent pour vénérer Saint Pierre aux Liens, y assister à une messe et à redescendre en procession la statue du saint jusqu’au col de Prato. 

C’est la confrérie de Santa Croce de Quercitello et Stoppia Nova qui anime la messe et la procession par ses chants et sa présence en costumes de la « cunfraterna ». Le père Piotr est le célébrant. La seconde prière du Saint Père François en temps de crise sanitaire est lue après l’homélie.

Arrivés au Col de Prato, dans l’ancienne aire de battage, les porteurs de la statue de Saint Pierre, la tournent vers chaque point cardinal pour une bénédiction. Le « Dio vi salvi » conclut la cérémonie et tout le monde est invité à un verre de l’amitié dans la salle commune.
Comme sont beaux ces lieux de Corse que les traditions ancestrales vivifient encore et pour longtemps.

Fête de Saint pierre aux liens. Procession

Saint Christophe fêté le 25 juillet

Près de 70 personnes venues de Nocario, Verdèse, Polveroso ont assisté, à l’intérieur de La Chapelle Saint Christophe où à l’extérieur, à la messe célébrée par le père Piotr assisté de Charly Marcelli, toujours fidèle. En ces temps de crainte de contamination, certains étaient restés dehors.

Conformément à la tradition, les 22 voitures ont été bénies par le prêtre, afin de protéger les voyageurs.

Merci à Vincent Battesti pour ces photos où se reconnaîtront les habitants qui ont suivi la vieille tradition de la fête de Saint Christophe.

Sainte Barbe, entree dans l’hiver

Fidèles à leurs traditions, les habitants de Nocario se sont retrouvés pour célébrer leur sainte protectrice dans la chapelle qui porte son nom, au milieu du village. Ces rites immuables qu’accompagne le Père Piotr, assisté de Charly Marcelli, rassemblent les villageois dans une fraternité qui les unit et resserre les liens. Une forme de piété populaire qui permet, sans passer pour des zélateurs excessifs, d’exprimer une foi personnelle et profonde, la même qui animait nos ancêtres, porteurs comme nous aujourd’hui de la statue de la sainte, dans une modeste procession qui, pour une part, nous sanctifie nous aussi.

Sainte Barbe ou Barbara, selon la tradition, parce qu’elle refusait en tant que chrétienne d’adorer l’empereur, fut assassinée dans le cirque de Nicomédie en 235, et son bourreau fut aussitôt frappé par la foudre. C’est pourquoi tous ceux qui ont à maîtriser le feu, artificiers, artilleurs, sapeur-pompiers, la considèrent comme leur patronne. On l’invoque pour se protéger de la foudre dont on sait les colères funestes dans nos montagnes. Les chants et les prières de ce jour de décembre participeront sans doute à notre protection.