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Saint Christophe fêté le 25 juillet

Près de 70 personnes venues de Nocario, Verdèse, Polveroso ont assisté, à l’intérieur de La Chapelle Saint Christophe où à l’extérieur, à la messe célébrée par le père Piotr assisté de Charly Marcelli, toujours fidèle. En ces temps de crainte de contamination, certains étaient restés dehors.

Conformément à la tradition, les 22 voitures ont été bénies par le prêtre, afin de protéger les voyageurs.

Merci à Vincent Battesti pour ces photos où se reconnaîtront les habitants qui ont suivi la vieille tradition de la fête de Saint Christophe.

Des vitraux pour achever la decoration de Saint Michel

Robert Stefani avait suggéré au Comité des églises de Nocario de compléter les vitraux posés sur les trois baies vitrés et les deux oculi de la nef par quatre autres vitraux pour orner les oculi en trompe-l’oeil des murs latéraux, afin d’achever l’harmonie de l’ensemble, ce que le Comité avait approuvé, satisfait par les précédentes réalisations.

On se souvient que Robert Stefani avait suivi une formation pour acquérir les savoir-faire nécessaires à la réalisation de son projet de vitraux pour l’église paroissiale Saint Michel, pour laquelle il a déjà exécuté cinq vitraux. Nous lui avons demandé de nous expliquer les sujets iconographiques de ces nouvelles oeuvres, dont la conception a été contrainte par l’absence de lumière extérieure, et a nécessité l’emploi de verres particuliers, translucides pour les croix et opalescents pour les figures de Saint Michel et de Saint Roch.

Robert, vous avez représenté par deux fois le symbole de La Croix et deux figures de saint qui sont familiers aux habitants de Nocario, Saint Michel et Saint Roch, pouvez-vous nous en dire plus ?

« Pour Saint Michel ce sont les ailes de l’Archange qui  se déploient au dessus du San Pedrone, avec la balance de la justice et le glaive qui terrasse le  dragon. Je n’ai pas  retenu le dragon, habituellement représenté sur les vitraux par des verres peints ce qui nécessite un savoir faire que je n’ai pas.
Pour Saint Roch, les attributs habituels sont plus limités. J’ai représenté le personnage qui regarde le San Pedrone (toujours), avec son bâton de pèlerin et son chien. Les vitraux de Saint Roch montrent également en peinture  les plaies qu’il soigne, ce que je n’ai pas retenu.
Pour les deux oculi au dessus des portes latérales, j’ai simplement utilisé le symbole de la croix, l’une intégrée dans une « fleur de vie », et l’autre prise dans un rayon de soleil,  en m’appuyant sur les couleurs dominantes de notre  église : le bleu, le jaune et le rouge.
Concernant  les verres j’ai été contraint de tenir compte de l’absence de lumière venant  de l’extérieur.
Pour les deux croix, j’ai essayé de donner du relief en utilisant une lumière par réfraction sur des verres translucides.
Pour les deux saints  j’ai utilisé une lumière directe sur des verres opalescents car le relief est apporté par la disposition des motifs. »

Il est à noter que ces vitraux ont été posés à plus de neuf mètres de hauteur, sans échafaudage ! Que soient remerciés pour cela Paul, Georges, Estéban et Matéo.

Une operata en 1986 source la juaneta

Ce jour-là, Nanou battesti, utilisait sa caméra vidéo toute récente pour filmer un travail collectif organisé à Nocario pour fixer l’arrivée d’une source destinée à l’alimentation du village en eau potable, la Juaneta.

Lors d’une « operata » précédente, avait été mis en place un long tuyau de polyéthylène qui descendait de la source vers un regard permettant de diminuer la pression de l’eau. Il s’agissait de l’installer de manière durable en y scellant une dalle protectrice.

C’est ce que l’on voit sur ces images extraites d’un film de 27 mn réalisé par Nanou. Nous étions en 1986. On ne pourra les regarder sans nostalgie puisqu’y figurent des habitants aujourd’hui disparus, et bien présents dans nos mémoires, mais aussi des villageois encore bien vaillants, bien que vieillis. On reconnaîtra José Guerrini, Jean-Thomas Battesti, Benedettu Marcelli, François Carbuccia, et Paul Battesti, Marc Battesti, Fanfan Battesti …

Après avoir chargé deux ânes qui appartenaient à Romulus Amoni et à Jean Battesti, les volontaires s’engagent dans le chemin qui mène au lieu-dit « Pastricciola » pour une montée assez rude que les ânes parcourent péniblement. Une fois le regard installé, certains montent jusqu’à la source le long du tuyau d’amenée de l’eau.

Les images ont été reprises d’une diffusion sur un appareil de télévision, et souffrent d’une perte de définition, mais elles sont un précieux témoignage de la vie collective à Nocario.

La musique en fond est une interprétation par Nanou Battesti de la « Valse d’Omessa » de Fanfan Cerutti.

Le gypaète barbu

Cette magnifique photo de gypaète barbu a été prise par Nanou Battesti dans le massif du Cinto, non dans les environs du village, mais elle est le résultat de l’observation patiente et passionnée, et du talent photographique de notre conseiller municipal.

Le gypaète barbu en plein vol. Photo publiée sur la page Facebook « Oiseaux de Corse »

L’article sur le gypaète barbu dans Wikipedia :

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Gypaète_barbu

Et sur oiseaux.net

https://www.oiseaux.net/oiseaux/gypaete.barbu.html

élagage acrobatique

De grands arbres occultaient l’éclairage public à Nocario. Afin de restituer tout son éclat sécurisant aux luminaires, il a été fait appel à un élagueur particulièrement athlétique et expérimenté, Marc Laurençon, qui, on le voit sur ces photos et cette courte vidéo, a réduit radicalement la ramure de ces arbres, parmi lesquels des ailantes, des espèces végétales arbres venues de Chine au XVIIIe siècle et envahissantes, en raison de leur faculté rapide de dissémination et de croissance.

Mouvements vertigineux

Election du MAIRE 23 MAI

Conformément aux dispositions règlementaires, l’élection du maire et des adjoints de notre commune a eu lieu finalement ce samedi 23 mai à la mairie de Nocario.

PAUL BATTESTI est élu maire

ANNE-MARIE MARCELLI est élue première adjointe

GINOU FORINI est élue deuxième adjointe

Le nouveau Conseil Municipal est composé de 7 personnes. De gauche à droite : Nanou Battesti, Marie-France Giovannangeli, Ginou Forini, Paul Battesti, Anne-Marie Marcelli, François-Mathieu Stefani, Antoine Battesti.

Heureux mandat aux sept élus, au service de notre commune.

Le vieux moulin

Nombreux sont les jeunes de la commune à avoir connu comme lieu de baignade estivale l’onde assez large et profonde pour tenir lieu de piscine, située sur le San Fiumento un peu après le confluent du Vallon de Tigliola, et qu’on peut atteindre par la route dans la courbe du grand lacet sous le cimetière de Verdese, ou à pied par le « sentier des arbres », rive droite. Le promeneur peu attentif ne verra peut-être pas les deux arches enfouies sous la végétation, et peut-être même, s’il les découvre, ne saura-t-il pas quelle était leur raison d’être, au bord d’un torrent, si loin de de toute habitation. Il est vrai que le lieu est connu de tous sous le nom de « Moulin ». Mais alors, si cette bâtisse en ruine était un moulin, comment fonctionnait-il, et à quoi servait-il ? S’approcher des arches, examiner la construction nous ramène à une époque ancienne, peut-être le début du XVIIIe siècle, et nous incite à comprendre les raisons des efforts de nos prédécesseurs pour mettre en œuvre de tels dispositifs.

Au cœur de la châtaigneraie, on doit se remémorer toute la place de la châtaigne dans l’économie de notre région jusqu’aux grandes années de l’exode rural qui vida la Castagniccia de ses habitants et provoqua l’abandon des activités agricoles intenses qui assuraient alors la vie des villageois. Si l’on interroge les septuagénaires de nos jours, beaucoup se souviennent du temps de préparation de la récolte, et du travail éprouvant du stockage des fruits dans le séchoir, de la nécessité de brasser ces énormes quantités pour favoriser une dessication uniforme, de la préparation des châtaignes une à une pour les trier afin de conserver les plus dures et les plus claires pour en faire la farine indispensable à la nourriture des familles. Pour passer de la châtaigne séchée et décortiquée à la farine, il faut un moulin, d’une taille suffisante pour traiter les quantités nécessaires à des centaines d’habitants. Avec l’équipement électrique de la Corse, cette énergie a remplacé l’énergie hydraulique qui pendant tant de siècles a aidé le travail des castanéiculteurs.

Le moulin dont nous parlons appartient à Paul Battesti, le maire de Nocario, qui nous apprend que bien qu’abandonné aujourd’hui, ce lieu a été actif jusqu’en 1947. Grâce aux souvenirs de Paul Battesti, et aux travaux d’un historien des moulins, Jean-Pierre Henri Azéma, auteur d’une étude sur les moulins de Corse dans la revue « Le monde des moulins » n°28 d’avril 2009, il est possible d’avoir une idée assez précise du fonctionnement d’un moulin, et d’identifier dans les vestiges actuels les réalités d’une activité passée mais si importante dans la culture des habitants de l’Orezza, particulièrement.

Notre moulin est un moulin à rodet (ou rouet), dont la roue horizontale entraîne un axe vertical afin de mouvoir à l’étage supérieur la partie tournante d’une meule de schiste dur ou de granite qui réduit les châtaignes en une fine farine en les écrasant sur la partie gisante de la meule. Le meunier doit veiller au bon réglage de la rotation, à la qualité des châtaignes qui, trop molles, « collent » la meule et empêchent son bon fonctionnement, à l’alimentation par la trémie de la meule qui tape sur la meule gisante lorsqu’il manque des châtaignes, un frottement pouvant aller jusqu’à un très brûlant échauffement. Le moulin à rodet est plus simple et plus économique que le moulin à roue à aubes à axe horizontal, mais doit bénéficier d’une hauteur de chute de 4m pour assurer une pression suffisante au niveau du canon dont le jet propulse les cuillères de la roue hydraulique. A l’étage supérieur, une cheminée permet de chauffer le local pour le confort du « mulinaru » et pour conserver une température suffisante pour la mouture des châtaignes.

Paul raconte qu’une année, pendant la dernière guerre, à Noël, le meunier avait voulu assister à la messe de Minuit à Verdese, et pour ce faire, avait rempli la trémie, ce qui lui donnait le temps de fêter religieusement Noël. Mais après la messe, le plaisir de partager un verre au bar avec les villageois lui fit oublier que la trémie pendant ce temps-là se vidait de ses châtaignes. La meule se mit à chauffer, enflamma la farine et les parties en bois du moulin qui fut dévoré par les flammes.

Il était indispensable de le reconstruire. On coupa les troncs nécessaires pour les poutres, on acheta à Galeria des meules neuves, et une fois les poutres sèches et prêtes à être utilisées, le propriétaire du moulin, le père de Paul, lança une « chiama » à Verdese, c’est à dire un appel collectif pour aider à la reconstruction de l’édifice. Par mégarde, il oublia de faire appel à l’un des hommes du village, qui était pourtant parmi les plus vigoureux.

Le lendemain, lorsque tous ceux qui avaient été sollicités se présentèrent au moulin, grande fut leur surprise de voir que la poutre faîtière, la plus lourde et la plus difficile à mettre en place, avait été installée dans la nuit. C’était celui qui avait été « oublié » par le père de Paul qui, vexé, avait tout seul accompli cet exploit. Le père de Paul comprit qu’il avait commis un impair, et qu’il ne lui restait plus qu’à aller trouver cet homme et lui présenter ses excuses.

L’histoire du villageois oublié, racontée par Paul lui-même.

Les quelques photos qui suivent proviennent d’une visite récente de la ruine. Nous nous efforçons de commenter ces images pour essayer de comprendre ces vestiges.

Les deux voûtes, salles abritant les deux roues hydrauliques sont à peine visibles sous la végétation
à l’intérieur de la salle aval, on peut encore voir le canon à eau dont la pression faisait tourner la roue horizontale
Dans cet orifice devait se loger la banque qui soutenait la roue
Le canon à eau
Dans la salle inférieure amont, encore moins de vestiges
L’entrée de l’étage supérieur qui abritait les meules
Le toit du moulin s’est complètement effondré
Les restes de la cheminée qui chauffait le moulin
L’orifice dans le plancher qui permettait le passage de l’axe d’entraînement
Sous les débris du bâtis, on distingue la meule gisante. L’autre meule a été mise à l’abri chez Paul Battesti
Cette pièce métallique est sans doute la bride qui permettait d’entraîner la meule tournante
Une porte supérieure suppose l’existence de combles, peut-être pour le stockage
Ce dessin, bien que ne représentant pas le moulin de NOCARIO, donne une idée juste du fonctionnement d’un moulin à rodet. En cliquant sur l’image, vous serez renvoyé à un article de blog sur les moulins à rodet (ou rouet) de Gascogne.

Pour consulter l’article de Jean-Pierre Henri Azéma sur les moulins de Corse, suivre le lien suivant :

Cet article décrit un état des moulins à châtaignes en 2008 et donne de nombreuses informations sur la castanéiculture. On y trouvera une carte de la répartition du châtaignier et des moulins en Corse, dont la majorité sont en Castagniccia.

Descrizione d’Orezza

Eugène F-X Gherardi, professeur à l’université de Corte, a publié en 2017 aux éditions Alain Piazzola un ouvrage qui n’aura peut-être pas échappé aux amoureux de l’Orezza, à laquelle appartient la commune de Nocario. Pantaléon Alessandri, que ce professeur a consulté parmi d’autres bons connaisseurs de la région, nous a fait connaître cet ouvrage qu’il nous semblait utile de mettre en valeur sur le site de Nocario.
L’ouvrage du professeur Gherardi est l’édition critique bilingue d’un manuscrit dont il n’existe que deux exemplaires, l’un longtemps conservé dans un hameau de Monacia d’Orezza, et un autre à la bibliothèque municipale d’Ajaccio, destiné probablement à l’impression bien qu’aucun ouvrage imprimé n’ait pu être retrouvé.
Il s’agit d’une description en 1773 de la pieve d’Orezza, rédigée en italien, en 816 vers, soit 272 tercets en terza rima et en undécasyllabes ( vers de 11 syllabes) forme poétique utilisée par Dante dans la Divine Comédie, par un jeune moine franciscain du couvent d’Orezza, Giuseppe Grimaldi di Rapaggio, à la demande de Lodovico Celle, provincial des Franciscains, dans la perspective d’une visite des couvents de Corse. La forme choisie peut nous surprendre, mais pas les contemporains de Giuseppe Grimaldi, qui appréciaient ces performances littéraires.
L’édition critique de la descrizione est précédée d’une introduction savante de 44 pages par le professeur Eugène Gherardi, qui sera pour les lecteurs du plus grand intérêt, car il y présente l’auteur de la descrizione, l’histoire du couvent d’Orezza, la géographie de la Castagniccia, la pieve d’Orezza et ses quatre paroisses ou querini, Saint Pierre (Piedicroce), Sainte Marguerite (Carcheto), Saint Michel (Nocario) et Saint Mamiliano (Monacia), le San Pedrone et la création de San Pietro d’Accia. On y apprend que dès le XVIIIe siècle la paroisse Saint Michel était appelée Nocario plutôt que Saint Michel, et que Verdese et Campana en faisaient partie, ce qui persiste dans la tradition des processions du Vendredi Saint, et que notre commune abritait 492 habitants en 1786.
La paroisse Saint Michel y est décrite dans les tercets n°92 à 98, dont voici un extrait, avec sa traduction :

« Il di cui tempio resta situato
Sotto l’Erbaggio entro d’un campo chiuso
E la Verdese stagli al manco lato

Quindi alla destra vedi alquanto suso
Nocario che dà il nome di sovente
Alla detta parocchia per lungo uso. »

« Son temple est situé
Sous l’Erbaggio dans un champ clos
La Verdese sur le côté gauche

Puis vous voyez en montant vers la droite
Nocario qui donne souvent son nom
À la dite paroisse selon un ancien usage. »

On ne peut que conseiller à tous les orezzinchi, et aux autres, de se plonger dans la lecture de cet ouvrage savant et fort documenté d’un professeur de l’université de Corte, né à Bastia mais dont l’enfance à Parata l’a marqué à jamais.

Couverture de la Descrizione d’Orezza

La description de l’Orezza mise en musique polyphonique