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La description de l’Orezza mise en musique polyphonique

Le 20 avril 2020 nous publiions un article pour présenter cet ouvrage du professeur Eugène F-X Ghirardi de l’université de Corte, une édition critique de « la description d’Orezza », du moine franciscain Giuseppe Grimaldi di Rapaggio, un ouvrage en vers de 1773 destiné à préparer une visite des couvents franciscains de Corse.
Michè Paoli, chanteur du groupe Tavagna, a eu le désir de mettre en musique les premiers vers de la « Descrizione d’Orezza », sous la forme polyphonique, prédilection du groupe, l’écriture en vers suggérant sa musicalité.

Vous pouvez apprécier le résultat de cette initiative en cliquant sur le lien ci-dessous :

https://corsicacantusacru.blogspot.com/2017/12/lalma-pieve-dorezza-terzetti.html

Ci-dessous le texte original utilisé pour ce chant :

1 L’alma Pieve d’Orezza rinomata, Che per antonomasia d’oro è detta In terra di Commune è situata.

2 Questa è da monti rinserrata e stretta, Anzi oltre a i monti si dilata, e stende, Quasi sdegni restar chiusa, e ristretta.

3 In otto Pievi i suoi confini estende, A quali tutta par ch’ella soprasti; E come tributarie à se le rende.

4 Il natio sito a lei quasi non basti, Con tirannico pie par che trapassi, Tal che i stretti confin rende poi vasti.

5 E son le Pievi, a quai ristringe i passi, Tavagna, Castel d’Acqua, o sia Ampugnani, Indi Rostino, come infin vedrassi.

6 Poi Vallerustie, Bozio, ed Alessani, Ma verso l’ostro a lui precede Sarra, E all’oriente il siegue Muriani.

Et sa traduction par Eugène Gherardi :

1 L’éternelle et glorieuse pieve d’Orezza, où l’or scintille par antonomase, se trouve dans la terre du Commun.

2 Elle se trouve garrottée et cernée par les montagnes. Mais s’indignant d’être un lieu étroit, elle se dilate et empiète au- delà de ses frontières.

3 Elle paraît surpasser et assujettir les huit pievi limitrophes.

4 Son territoire originel ne lui suffit pas et d’un pas tyrannique elle franchit ses limites et s’accroît.

5 Les pievi qu’elle rogne sont Tavagna, Castel d’Acqua appellé aussi Ampugnani, puis Rustinu comme nous le verrons.

6 Viennent ensuite Vallerustie, Boziu et Alisgiani. Du côté d’où souffle le vent du sud, la pieve de Serra. Et à l’orient, Moriani.

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Descrizione d’Orezza

Eugène F-X Gherardi, professeur à l’université de Corte, a publié en 2017 aux éditions Alain Piazzola un ouvrage qui n’aura peut-être pas échappé aux amoureux de l’Orezza, à laquelle appartient la commune de Nocario. Pantaléon Alessandri, que ce professeur a consulté parmi d’autres bons connaisseurs de la région, nous a fait connaître cet ouvrage qu’il nous semblait utile de mettre en valeur sur le site de Nocario.
L’ouvrage du professeur Gherardi est l’édition critique bilingue d’un manuscrit dont il n’existe que deux exemplaires, l’un longtemps conservé dans un hameau de Monacia d’Orezza, et un autre à la bibliothèque municipale d’Ajaccio, destiné probablement à l’impression bien qu’aucun ouvrage imprimé n’ait pu être retrouvé.
Il s’agit d’une description en 1773 de la pieve d’Orezza, rédigée en italien, en 816 vers, soit 272 tercets en terza rima et en undécasyllabes ( vers de 11 syllabes) forme poétique utilisée par Dante dans la Divine Comédie, par un jeune moine franciscain du couvent d’Orezza, Giuseppe Grimaldi di Rapaggio, à la demande de Lodovico Celle, provincial des Franciscains, dans la perspective d’une visite des couvents de Corse. La forme choisie peut nous surprendre, mais pas les contemporains de Giuseppe Grimaldi, qui appréciaient ces performances littéraires.
L’édition critique de la descrizione est précédée d’une introduction savante de 44 pages par le professeur Eugène Gherardi, qui sera pour les lecteurs du plus grand intérêt, car il y présente l’auteur de la descrizione, l’histoire du couvent d’Orezza, la géographie de la Castagniccia, la pieve d’Orezza et ses quatre paroisses ou querini, Saint Pierre (Piedicroce), Sainte Marguerite (Carcheto), Saint Michel (Nocario) et Saint Mamiliano (Monacia), le San Pedrone et la création de San Pietro d’Accia. On y apprend que dès le XVIIIe siècle la paroisse Saint Michel était appelée Nocario plutôt que Saint Michel, et que Verdese et Campana en faisaient partie, ce qui persiste dans la tradition des processions du Vendredi Saint, et que notre commune abritait 492 habitants en 1786.
La paroisse Saint Michel y est décrite dans les tercets n°92 à 98, dont voici un extrait, avec sa traduction :

« Il di cui tempio resta situato
Sotto l’Erbaggio entro d’un campo chiuso
E la Verdese stagli al manco lato

Quindi alla destra vedi alquanto suso
Nocario che dà il nome di sovente
Alla detta parocchia per lungo uso. »

« Son temple est situé
Sous l’Erbaggio dans un champ clos
La Verdese sur le côté gauche

Puis vous voyez en montant vers la droite
Nocario qui donne souvent son nom
À la dite paroisse selon un ancien usage. »

On ne peut que conseiller à tous les orezzinchi, et aux autres, de se plonger dans la lecture de cet ouvrage savant et fort documenté d’un professeur de l’université de Corte, né à Bastia mais dont l’enfance à Parata l’a marqué à jamais.

Couverture de la Descrizione d’Orezza

La description de l’Orezza mise en musique polyphonique